Quand la chenille devient papillon...

Accueillir son enfant intérieur

La somatopathie met en œuvre une écoute manuelle subtile de différents niveaux dans notre corps : lésions de suture, lésions musculaires…

Sur chacune de ces lésions j’apporte des corrections visant à aider le corps à reprendre son fonctionnement normal.

Mais si je me limite à cela, il manque l’essentiel. L’écoute identifie des lésions, certes, mais par-dessus tout, elle permet sur certaines de mettre en évidence des émotions associées. Ce sont ces émotions, qui, à un certain moment de l’histoire de la personne, ont dépassé sa capacité à les accueillir. Tout particulièrement dans l’enfance. Et heureusement, de nombreux mécanismes de protection sont en nous afin de nous permettre de continuer à fonctionner à peu près normalement malgré ces souffrances vécues, parfois terribles.

Notre corps (incluant le psychisme)  a cette capacité à enfouir en profondeur ce qui est insupportable. Bien entendu, même ce mécanisme a des limites. Mais si vous venez à mon cabinet… c’est que ce mécanisme vous a permis de  vivre jusque-là !

Pendant la séance, les corrections seront souvent associées à une verbalisation. Quand c’est nécessaire, je peux proposer à la personne de faire le lien entre ce que je ressens comme un blocage et un type d’émotion qu’elle a pu traverser. La mémoire peut faire défaut et ce n’est pas grave. Mais dans certains cas, cela permet de prendre conscience de l’importance de l’émotion ressentie dans ce passé et dont la trace est toujours présente.

Cela peut se faire durant la séance ou dans les jours qui suivent. Et quand cela arrive, un seul mot d’ordre : accueillir.

Accueillir cette émotion autant que possible, sans même chercher à comprendre quoi que ce soit. Ni d’où elle vient, ni pourquoi… juste accueillir. On ne cherche pas nécessairement à se remémorer son origine, mais juste à ressentir le fait qu’elle est encore présente aujourd’hui.

C’est ce geste d’accueil qui, pour plein de bonnes raisons, n’a pas pu être fait sur le moment, l’émotion étant alors trop forte… et cela peut être fait désormais.

J’utilise souvent une image. Celle d’un petit enfant qui est dans une aire de jeux avec sa maman. Cet enfant joue tandis que sa maman est assise sur un banc. Il tombe et se fait un peu mal. Aussitôt il commence à pleurer et à cherche sa maman du regard pour courir vers elle.

Sa maman lui ouvre les bras. L’écoute pleurer, l’écoute lui raconter les circonstances de sa chute… L’enfant exprime sans retenue son émotion. Il est entendue dans sa souffrance par sa maman qui l’écoute et lui donne le droit de pleurer. Au bout de quelques minutes… c’est fini. L’émotion s’est exprimée. L’enfant a été entendu… il peut retourner jouer. Il ne restera plus de traces de cet événement.

C’est ce qu’il nous est possible de faire maintenant lorsque l’émotion, enfouie il y a parfois longtemps, revient à la surface pendant ou après la séance. Nous autoriser à l’exprimer. Et entendre, être à l’écoute de notre enfant intérieur qui ne l’a pas été la première fois. Nous devenons alors le parent de cet enfant intérieur. Par ce geste, nous prenons notre autonomie en devenant celui qui permet la guérison de cet enfant.

C’est un geste d´amour pour nous-mêmes, pour notre intériorité. Nous cessons de l’attendre de l’extérieur. Et nous réalisons que nous pouvons grandir vers plus de liberté.

(Article, initialement publié en 2017, que j’avais à cœur de retravailler et republier)

4 Comments

  1. Noémie Ciborek

    Très bon article ! Merci beaucoup 🙂

  2. robert

    Bonjour,
    j’ai pratiqué ainsi que mes enfants…
    Cela gagne à être connu..
    Beaucoup de bien faisance sur le corps et l’esprit

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